à propos de l’homme nouveau
Les hommes ne sont pas le produit d’une usine
même celle de Dieu
Ils se créent eux-mêmes
par le travail, la lutte, l’imagination
et l’amour
Ils suent sang et eau
toute la sainte journée
troquant force contre force
– comme on troquait jadis l’or contre de la pacotille –
la première : graines du chapelet de leur courte vie
la seconde : énergie qu’ils ont semée
et dont on leur redistribue chichement la moisson
mais ça leur permet de se maintenir debout
arborer un sourire
caresser la main de l’aimé(e)
faire un brin de poème
muet la plupart du temps
Les hommes ne se transforment pas comme des mutants
Ils commencent par découvrir la tristesse
dans les yeux de leurs enfants
et quand ils regardent le monde autour d’eux
à travers le prisme de ce scandale prosaïque
l’Usine, la Banque, le Grenier des maîtres
leur apparaissent comme autant de prisons
C’est à ce moment précis
qu’ils entendent le cliquetis des chaînes
qui entravent leurs mains
et qu’ils remarquent à tous les horizons
les armes pointées sur leurs poitrines
Alors commence l’histoire
de l’homme nouveau…