Cellule de prisonnier
Je n’ai jamais voulu parler de toi
cellule de prisonnier tu étais banale
atrocement familière comme l’étau
qu’on soulève et dépose à chacun
de nos pas mais voilà
tu t’imposes à moi aujourd’hu
i cellule de prisonnier tes cratères
de chaux s’animant en bestiaire
de carnaval ta porte irrémédiable
la mâchoire ricanante du judas
ta fenêtre au ciel irréel hélant
les nostalgies Tu es là en moi
comme un deuxième corps
qui me pousse en dedans et me traverse après
avoir soufflé dans ma poitrine
un vent froid d’exil et je n’ai pas
honte d’être un peu triste aujourd’hui
dans cette vitrine clandestine de
la séparation je n’ai pas honte
de sentir se ramasser en moi cœur
haché tout fumant l’immanquable
tragédie qui côtoie en toute marche
le bonheur des certitudes finales