Chez les fous
Chez les fous
c’est encore la prison
les yeux cadenassés
on ne voit plus les arbres
la lune effervescente du printemps
Les hommes se croisent
mains aveugles
mots lestés dans la gorge
cellules évadées dans le désert des hallucinations Voilà que les autorités blanches déambulent
manipulent, infantilisent jaugent et jugent prescrivent les paradis artificiels et puis s’en vont Asile-prison en état de siège couvre-feu les arbres meurent la lune dégringole
comme un fruit gâté le sommeil visqueux prend à la gorge une horde de chats investit
les lieux forme une ronde L’un d’eux raconte la vieille histoire du Crucifié