Je t’ai donné le nom du retour
Je t’ai donné le nom du
Retour
et comme une oriflamme
je l’ai envoyé dans le rectangle de mon ciel
pour briser la courbe du temps
pour qu’il flotte
à chaque effluve
de ta présence
Retour
l’arbre surgira
puis des milliers d’autres
mais le premier rencontré
à l’intérieur du cercle de feu
sera l’oasis d’eau vive et d’ombrage
sera la part de printemps
que nous réserve
la tendresse du monde
Retour
l’offrande du soleil
revenu pour délier les mains de l’exil
de tous les faisceaux
de ses miroirs ressemblants
Alors s’épanouira le sourire
et le chant de sa genèse
sera à l’unisson
Retour
chaque homme porte en lui sa propre Jérusalem
mais la nôtre
n’est pas un port d’attache
où la tempête
s’éloigne et s’évanouit dans la mémoire
La nôtre
n’est qu’un nouveau seuil
où
après les embrassades
nous formerons une nouvelle caravane
vers d’autres seuils de lumière
Retour
les cités naîtront
à l’intersection des horizons
grandiront de fleuves humains
de l’écho des tâches quotidiennes
et le chant reprendra de plus belle
pour la résurrection de nos mains
Retour
je t’ai donné ce nom d’oriflamme
pour que nous restions toujours debout
guetteurs infinis
de la transformation
pour que le jour
où tu ne seras plus interdite
à ma plénitude
nous gardions toujours
cette passion indéracinable du périple
vers toutes les jérusalems humaines