Printemps permanent
Il nous est arrivé
de parler avec amusement
des cheveux blancs que tu t’es trouvés
de mes tempes qui grisonnent
du cap de la trentaine
que nous avons dépassé
sans nous en rendre compte
et de réfléchir au courant du temps
qui clapote et s’étire à nos pieds
et que nous survolons
maîtrisons
de notre vigilance
au lieu qu’il nous submerge
Je te le disais
et le dis toujours
le temps n’érode
que notre écorce la plus superficielle
Son flot n’emporte
que les résidus de nos vieilles tares
et son onde
abreuvera toujours
les racines de notre printemps permanent