Quatre ans
Cela fera bientôt quatre ans on m’arracha à toi
à mes camarades
à mon peuple on me ligota
bâillonna
banda les yeux on interdit mes poèmes
mon nom on m’exila dans un
îlot de béton et de rouille on
apposa un numéro sur le dos de
mon absence on m’interdit les
livres que j’aime
les nouvelles
la musique
et pour te voir
un quart d’heure par semaine
à travers deux grilles séparées par un couloir
ils étaient encore là
buvant le sang de nos paroles
un chronomètre
à la place du cerveau