Réalité
Me voici de nouveau dans ma banlieue
Cette maison
que je changerai encore pour une autre
La pièce où je ne m’enferme plus pour écrire
(je ne suis pas à une contradiction près)
Ce que m’offre ma fenêtre
un bout de rue
où passent plus de voitures que de piétons
Un pan de ciel opaque
si bas
que les oiseaux s’y cognent les ailes
Sur mon bureau
les lettres se sont entassées
Sous mon coude
des poèmes inachevés
À côté
la machine à laver tourne
fait disparaître de mes habits
l’odeur du voyage
Voici que le téléphone sonne
Tel un automate
je tends la main
et me rends à la réalité