Vie urgente
je rappelle au désordre mot d’ordre
insoumission il nous faudra des guerres des sièges plus meurtriers qu’aux croisades je veux un sang juste
l’exacte vengeance Qui nous a jamais consultés pour nous assassiner
razzias
insécurité
débandades à chaque frontière
maquis pourquoi pas nous
pourquoi pas la guerre La guerre
enfin la guerre
la rébellion de dire mais pas de romances lacrymogènes
pas de pilules pour l’extase une guerre tirant et saillant
à nu
le pilori des fatalismes la marche que ne domine pas le tic-tac sans rendez-vous
un chant tranché dans la croupe des vertiges la marche qui soulève le monde
en une sauvage dénonciation
les volcans se remettent en marche va-t’en
polygone de sédition l’arbre ablé à ma racine démente transfuge
damné de vos terres (mon sang extradé
hors de moi
et des frontières de l’humain)
détresse détresse
dans la débandade des cités
détresse
cendres de combat
détresse
le cœur qu’on malaxe
il veut nous rassurer
le monde
il réclame de la décence
le monde
ce vide
cette suffocation de vide
ce tampon d’édier
à notre respiration
la planète sans feu
le pouvoir des glaciers ni grisou ni avalanche
ni cette mousson de criquets et d’ambre l’or de toutes les couleurs
le soleil solidifié tout cela
et l’homme fossile inéluctablement
la matière rongeuse
jusqu’au sperme
je n’ai pas confiance la dissolution de l’Œil
le partage des sens cette atrophie m’alarme l’impression d’un cours raté
aujourd’hui quelques-uns dressent des purgatoires sur des séismes
caravaniers de l’absurde
aujourd’hui quelques-uns se sentent seuls
lutins seuls et ils le seront de plus en plus
jusqu’au naufrage du souffle
à l’étau
Terre tu ne suffis pas à mes excrétions j’allume ma cigarette
avec tes fuji-yamas mousson de geysers
invasion d’épidémies ainsi se tiennent à mon seuil
les mots
je proclame mon ascension le sang remonte
jusqu’au goulot des pics non marée
non pas déluge il gonfle
aimanté dans mes orgasmes je ne ferai
pousser ni fleuves ni routes mais des astres
d’immenses astres
d’autres possibilités de vie je minimise la terre
cet accident en déroute
pourquoi m’arrêter à cette lisière
ce fragment
ce sentier
la rigolade
ces missiles-pétards
la rigolade
ces boutons-molosses la rigolade
vos explosions
vos expansions
vos interventions votre guerre à tous les gaz
qui vous dit que je ne suis pas anthropophage
barbare
dans mon œil
des orties de vampire herses oblongues
mes dents poussent
des crocs le mastodonte
cette tumeur au cerveau cierge renversé
la réfraction qui suce la vie coccyx en démesure
velu mon nombril un marécage me renvoie à l’autre (Atlantis m’est revenu dans un rêve des gâteaux au miel dans la main) je sais
de certitude chamelle de quelles genèses je fus témoin à quelles apocalypses j’ai survécu mais force
force têtue des ailes m’avancent
en migrations d’iguanes
qui vous dit que cet accouplement de glandes ces tarses
ces rotules
agglomérés à ces cartilages ne sont pas que la première possibilité de ma métamorphose Certitude
que dans le sang se débattent d’autres lymphes filtrent
d’autres lombrics étoiles mais il me faut le vide
tempêtes d’espaces déserts un débarquement de silences pour faire le point
sur mes cavernes
le corps
la source érection
digestion de feu tout le corps
dans le corps il sort de mon corps de quoi pulvériser des cités tout en éclats
en massues
en fléchettes
mon corps
lumière
non
pas lumière
(je n’aime pas ce mot)
rayon
oui
rayon détonant
le corps en branle
et gicle l’acte
générateur
en chantier de vies
royaume désert
désert royaume désert nain sang de naphte Désert force armes et royalties Désert tabou d’espace Désert circule dans le cercle Embrasse la main et prends ta part Ô désert en exil concentrationnaire désert
goudron rabattu sur nos têtes
désert arrête tes vagues de mirages Désert mural Syntaxe de ma folie Désert j’ai trouvé ton absurdité au fond d’un puits Désert ne m’oublie pas Désert je te maudis Désert je peux ce que j’écris Désert cercueil de plomb Passoire de ma haine Désert de Pierre noire et de chant Désert ma double chair nous ce désert
cette torpille
voguant