Entre puce et tigre
La toge de miséricorde drape ma fièvre de conscience
Mais tout éprouve et rien ne prouve
Sous le catafalque du rire gît un cadavre de beauté
à
Noël
Arnaud
Mes lions s’incrustaient dans le sable
j’avais très mal trop mal
la femme nue
que j’aurais pu aimer
étant couverte d’insectes millénaires
Un pauvre type
ainsi que moi perdu
m’avait justement racolé
sous le rouge fanal du désespoir
Un oiseau-mouche est venu boire en notre verre
et ce fut fait
en trois secondes
au comptoir inquiétant du café de la nuit
Qui pourrait bien me dire ce qu’il faut en conclure ?
Couchez-vous à plat ventre
sur votre carrelage
regardez-le
interrogez
vous obtiendrez une réponse
Après cet exercice
allez donc vous laver les mains
le bout du nez
n’oubliez pas
d’épousseter votre conscience
Une mouche me souriait car c’était une fine mouche
Mais de quoi pouvait-elle bien sourire ?
Mais de nous
les hommes j’imagine
Ivre elle se mourait d’avoir bu dans la coupe de l’humain
à
Madame
M.
Wilmart
Je ne boirai que du sang de lumière
je ne boirai que du sang de vertu
je ne boirai que le secret du ciel
J’achèverai jusqu’à la lie
la gourde de mon cœur
qui n’appartient qu’à l’inconnu
à
Jean
Cambier
Un cheval avait l’envie incoercible d’aimer un papillon
Nous chercherons
nous découvrirons la formule
Un jour
sur un très simple signe
le cheval et le papillon
viendront habiter ma maison
notre maison sacrée
qui tombe en ruine
Ils parleront ensemble
de tout ce que je ne sais pas encore
Attentive sera mon âme
à
Armand
Simon
Sur la nappe de l’instant
comment survivre
à son propre secret
près de l’icône triste
à
Marcel
Havrenne
L’œuf était dans sa coque et regardait
Julien
Mais un poète qui passait par là
les négligea
et dévora deux pots de fleurs
en tout bien tout honneur
Les hostilités sont ouvertes
La nuit s’impose
Il faut se battre sur tous les fronts
Je reste identique
à la flèche du peau-rouge
de mon enfance
Quant à ma carte de visite
je l’ai perdue
il y a bien longtemps
dans un immense champ de blé
à
Paul
Colinet
J’habitais
je ne sais plus quelle mansarde
de l’humain abandon
Avec une seule larme de ma peine
comme un torrent
j’aurais lavé les pieds du
Christ