La chute
Quand le jour s’évanouit
les choses, les avenues de la ville
me déconcertent
Je campe au fond du verre
et convertis mon fantôme
en miroirs
Au royaume des nus, je danse
et prise par-dessus tout les lubies
les caprices princiers
Je m’embarque dans l’indigence de l’instant
me réconcilie avec l’existant
le possible
et l’impossible
Je quitte le cercle du refus
et de la question
J’observe les pluies qui sèchent en moi
au fin fond
La coupe m’est aisée
non l’expression
mais je dis :
J’ai bu mon verre
buvez donc ô mers !
Plus qu’une heure, et la ville enlèvera ses habits et poindra le jour
Avant de tremper dans la clarté le mirage du doute et de la certitude je fais fête au rire des ivrognes dans le dos de l’instant décrépit et des minutes vierges, puis je dis : Ô terre, avale ton eau sinon noie-toi dans le sang les corps déchiquetés et les gémissements
Au dernier instant quand la nuit s’effrite et tousse comme un aveugle l’aube refuse de me laver et le nuage de me boire
Je reste derrière l’épée et le turban étendu sur le sable sans tombe ni résurrection