A travers…
Une haie de jeunes filles exaltant
en arborescence leur tranquille magnificence
m’ouvrit le chemin en inclinant avec grâce
leurs vertes ombrelles
fougères, fougères
tohu-bohu aussi de terres plaies et bosses
j’ai vu un arc-en-ciel plutôt que de se rendre
se réfugier dans la gueule de basalte d’une grotte
impassible
j’ai vu la catastrophe serpent et taureau ramper
bondir et s’arrêter pile à l’injonction d’un frêle
arbrisseau à l’épiage
j’ai vu la recherche d’un rêve oublié perturber le temps
dénouer le labyrinthe
j’ai vu rostre et bec à l’appui
un vol de buse rapace disputer mes nuits
lambeau par lambeau
à la déchéance des sables
puis vint pour la montagne
le temps de s’installer à l’horizon
lion décapité harnaché de toutes nos blessures