Cadavre d’une frénésie
le souvenir d’une route qui monte très fort dans l’ombrage des bambous le vesou qui s’invente toujours neuf et l’odeur des mombins
on a laissé en bas les petites jupes de la mer les saisons de l’enfance le parasol de coccolobes
je me tourne au virage je regarde par-dessus l’épaule
de mon passé c’est plein du bruit magique toujours sur le
coup
incompréhensible et angoissant du fruit de l’arbre à pain
qui tombe et jusqu’au ravin où nul ne le retrouve
roule
la catastrophe s’est fait un trône trop haut perché du délire de la ville détruite c’est ma vie incendiée
Douleur perdras-tu
l’habitude qu’on hurle
j’ai rêvé face tordue
bouche amère j’ai rêvé de tous les vices
de mon sang et les fantômes rôdèrent
à chacun de mes gestes à l’échancrure du sort
il n’importe c’est faiblesse
veille mon cœur
prisonnier qui seul inexplicablement survit dans sa cellule
à l’évidence du sort
féroce taciturne
tout au fond lampe allumée de sa blessure horrible