Conquête de l’aube
Nous mourons notre mort dans des forêts d’eucalyptus géants dorlotant des échouages de paquebots saugrenus,
dans le pays où croître
drosera irrespirable
pâturant aux embouchures des clartés somnambules
ivre
très ivre guirlande arrachant démonstrativement
nos pétales sonores
dans la pluie campanulaire de sang bleu,
Nous mourons
avec des regards croissant en amours extatiques dans des
salles vermoulues, sans parole de barrage dans nos poches, comme une île
qui sombre dans l’explosion brumeuse de ses polypes –
le soir,
Nous mourons
parmi les substances vivantes renflées anecdotiquement de préméditations
arborisées qui seulement jubilent, qui seulement s’insinuent au cœur même
de nos cris, qui seulement se feuillent de voix d’enfant,
qui seulement rampent au large des paupières dans la marche percée
des sacrés myriapodes des larmes silencieuses,
Nous mourons d’une mort blanche fleurissant de mosquées son poitrail d’absence splendide où l’araignée de perles salive son ardente mélancolie de monère convul-sive
dans l’inénarrable conversion de la
Fin.
Merveilleuse mort de rien.
Une écluse alimentée aux sources les plus secrètes de
l’arbre du voyageur s’évase en croupe de gazelle inattentive
Merveilleuse mort de rien
Les sourires échappés au lasso des complaisances
écoulent sans prix les bijoux de leur enfance
au plus fort de la foire des sensitives en tablier d’ange
dans la saison liminaire de ma voix
sur la pente douce de ma voix
à tue-tête
pour s’endormir.
Merveilleuse mort de rien
Ah ! l’aigrette déposée des orgueils puérils les tendresses devinées
voici aux portes plus polies que les genoux de la prostitution-le château des rosées – mon rêve où j’adore du dessèchement des cœurs inutiles
(sauf du triangle orchidal qui saigne violent comme le
silence des basses terres) jaillir
dans une gloire de trompettes libres à l’écorce écarlate cœur non crémeux, dérobant à la voix large des précipices d’incendiaires et capiteux tumultes de cavalcade.