D’une métamorphose

Aimé Césaire
par Aimé Césaire
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Dernier râle du mourant dans le dernier rayon du soleil jamblique oblique et

pope

A
Changhaï ramassons les enfants offerts sur la pelle de leur squelette aux bêtes féroces de la famine mais l’hivernage mais tes cheveux de glu qui collent tes yeux et les pestilences touffues qui montent de tes cuisses plus vierges que les forêts nous n’en saurions que faire aux razzias du déclic de pans d’Insulinde quand
Inde et
Gange (tsunami tsunami) jouent à cache-cache avec le
Krakatoa

Ami tsunami et toi
Gange grange-aux-tubercules pour récoltes submarines ma sauvage ma grandiose

d’une métamorphose sortons par un petit temps de pluie dans une rue côté impair de
Chicago avec cervelle toute neuve d’abattoir et main toute fraîche de mercure

et qu’importe que la visibilité se brouille

nos poings se serrent

sur la confiance hygiénique l’aube le soir

la fusion est plus intense et intime qu’à tout moment du

crépuscule

à cette heure précisément incroyablement forte

où dans le lit et à hauteur du
Tropique du
Cancer

s’allument et se perpétuent dans le vin des entailles des

flux et de l’enivrement les formidables amours du calmar

et du cachalot

infirmes les hommes que nous rencontrons

car les bossus sont le meilleur antidote que l’on connaisse

contre les curés

Aimé Césaire

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