Et tâtant le sable du bambou de mes songes
le tronc enserré de liens
l’eau lance de brutaux surgeons
dans l’aire avide du courant
ce sont surgeons aveugles d’être
affamés affamés et claustrés de dix ans
un immense courage debout au centre sans mérite
du lasso à lancer au cou sauvage de la vie qui se cabre
dans tous les sens
remonte superbement la pente des manades
faisant sauter de par en bas l’une après l’autre
la cause des roches des îles des berges
chacune victorieuse parole
le bouillonnant silence les marqua de son sceau
à l’instant des balances
et pourtant jusqu’au bout
et sans que le pus de nos yeux encroûte nos visions
mon orgueil pèse et tâtant du bambou de mes songes
la profondeur des sables
je descends la passe considérable ô
Bête
cependant que s’avancent nulles si ce n’est
au pouvoir ultime de ma bouche
les caravanes poussiéreuses portant sur la tête en bagage
la confusion véhémente de l’avenir
les antiques témoins de l’alliance n’ont pas l’air au vertige
or c’est une mer très à vif et houleuse
moi à même eux de toutes parts
rois dans le corail consentant et le cœur consistant
des fougères