Ibis-anubis
quelques traces d’érosion des habitudes de gestes (produits de corrosion)
les silences des souvenirs aussi raz-de-marée le chant profond du jamais refermé impact et longue maturation de mangrove
sourde la sape
toujours différé l’assaut il est permis de jouer les rites du naufrage (à situer quelque part entre allusion et illusion la signature douloureuse d’un oiseau sous les alphabets incompréhensibles du moment)
je ne saurai jamais premières d’un message
quelles paroles forcèrent ma gorge
ni quel effort rugina ma langue
que me reste-t-il ce jour sinon penser
qu’à la face du destin à l’avance j’éructai une vie
j’ai tiré au sort mes ancêtres une terre plénière
mais qui blesse qui mutile
tout ce qui abâtardit le fier regard
ou plus lente
ou plus riche
la curée urubu ou le rostre zopilote
j’ai eu je garde j’ai
le libre choix de mes ennemis
Couchant fantôme si s’y allume le mien
parole grand duc tu planeras ce cri à sa gueule d’anubis