La forêt vierge
je ne suis pas de ceux qui croient qu’une ville ne doit pas s’élever jusqu’à la catastrophe encore un tour de rein de cou d’étage ce sera le déclic du promontoire je ne suis pas de ceux qui luttent contre la propagation du taudis encore une tache de merde ce sera le marais vrai.
Vrai la puissance d’une cité n’est pas en raison inverse de la saleté de ses ménagères pour moi je sais bien le panier où ne roulera jamais plus ma tête.
Vrai la puissance d’un regard n’est pas en fonction inverse de sa cécité pour moi je sais bien où la lune ne viendra pas poser sa jolie tête d’affaire étouffée.
Au coin du tableau le désespoir inférieur et ma gueule de primate caressée depuis trois cents ans.
Au centre la centrale téléphonique et l’usine à gaz en pleine anthèse (trahison des houilles et des maréchaux).
Au coin ouest-ouest le métabolisme floral et ma gueule de primate démantelée depuis trois cents ans la fumée nopal nopal au paysage repu les figuiers étrangleurs font leur apparition salivée de ma gueule de mufle de sphinx démuselée depuis le néant.
Où allez-vous ma femme marron ma restituée ma cimarronne les morts pour la patrie défont leurs tranquilles oreillers de jungle au creux des pièges à dormir; les volcans émettent leur gueule silencieuse de veuve et de laboratoire, les jolis parachutes des années sautent dans le vide et lancent à la petite semaine leurs tracts de rue de blé-de-rue de femmes à prendre et à quitter car il y a toujours l’air et ses moraines l’œstre de l’air les avalanches de l’air et les empires paternes claquant au vent galant de la justice mais les femmes du matin trébuchent dans leurs cauchemars de nuit et viennent s’écraser sur le trottoir où il n’y a plus ni police ni crime mais des dieux à confirmer et le docteur angélique forçant sa face de pas géométriques à travers les champs du sabotage
Où allez-vous ma femme marron ma restituée ma cimarronne il vit à pierre fendre et la limaille et la grenaille tremblent leur don de sabotage dans les eaux et les saisons
Où allez-vous ma femme marron ma restituée ma cimarronne le cœur rouge des pierres les plus sombres s’arrête de battre quand passent les cavaliers du sperme et du tonnerre31
De tribord à bâbord ne déchiffre pas les paroles du vent de bâbord à tribord les îles du vent et sous le vent la démence qui est la figure du printemps c’est midi je te sais gré de tes fantômes heure seule et la première pour la
Virgen de la
Caridad et son frais minois d’exaction coloniale
A midi gardé par les euphorbes fétiches le soleil le bourreau la poussée des masses la routine de mourir et mon cri de bête blessée de bête ce n’est pas la peine de l’achever ni de l’adorer de bête incompatible les jours y approvisionnent le fait-divers incompréhensible de l’équin.oxe jouant sur l’automatisme des élections sanglantes et du rhum à bon marché de villes-de-cave où les habitacles du salpêtre déclinent leur nom aux carrefours enténébrés de fer de lances de lovées d’instants de charrascal des câbles à haute tension des forêts du ciel chargé des épis de la pluie avec l’embouteillage systématique des ruts jusqu’à ce que mort s’ensuive et c’est ainsi jusqu’à l’infini des fièvres la formidable écluse de la mort bombardée par mes yeux à moi-même aléoutiens qui de terre de ver cherchent parmi terre et vers tes yeux de chair de soleil comme un négrillon la pièce dans l’eau où ne manque pas de chanter la forêt vierge jaillie du silence de la terre de mes yeux à moi-même aléoutiens et c’est ainsi le saute-mouton salé des pensées hermaphrodites des appels de jaguars de source d’antilope de savanes cueillis aux branches de mes yeux pour toi aussi aléoutiens lancés à travers leur première grande aventure : la cyathée merveilleuse sous laquelle s’effeuille une jolie nymphe parmi le lait des mancenilliers et les accolades des sangsues fraternelles.