Maison – mousson

Aimé Césaire
par Aimé Césaire
0 vues
0.0

ma face de monnaie très usée brusquement redécouverte

dans tes fouilles

ta face brusquée de bête des eaux suprêmement élégante

l’une contre l’autre par évents et désastre

soufflant
Espace à ton plafond trop bas

du fond du temps une insulte mémorable

Maison
Mousson

onduleuse nageuse aux yeux anciens d’abîmes comblés

marabout et serpent noués

cicatrice d’horizons joués

selon la force de la fausse nuit où nous montons

en serpents d’eau de climats sibyllins

qui de leurs têtes désarmées

par la solennelle touffeur de continents nés

splendide nous font un toit

et le matin de musc tiédissait dans la mangle une main de

soleil

et midi juchait haut un aigle insoutenable

la nuit tombait à pic

mais maintenait quand même entre deux eaux

un trouble de terre plein de musiques encore d’insectes

irréductibles

et de nouveau le jour incendiant vert-bleu au profond

veiné des corolles

une ivresse d’oiseau-gemme dans un saccage de sang

et les soirs revenaient brochant de chimériques

tulles et les saisons passaient sur les ocres et les bruns

penchés des madras des grand-mères songeuses

à la pluie

quand les carêmes pourchassaient par les mornes

l’étrange troupeau des rousseurs splendides

Aimé Césaire

Qu’en pensez-vous ?

Partagez votre ressenti pour Aimé Césaire

Noter cette création
1 Étoile2 Étoiles3 Étoiles4 Étoiles5 Étoiles Aucune note
Commenter

Chaque commentaire est une énigme à résoudre, comme un poème de Rimbaud. Participez à notre quête littéraire.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Découvrez d'autres poèmes de Aimé Césaire

Aucun poème populaire trouvé ces 7 derniers jours.

Nouveau sur LaPoesie.org ?

Première fois sur LaPoesie.org ?


Rejoignez le plus grand groupe d’écriture de poésie en ligne, améliorez votre art, créez une base de fans et découvrez la meilleure poésie de notre génération.