Maison – mousson
ma face de monnaie très usée brusquement redécouverte
dans tes fouilles
ta face brusquée de bête des eaux suprêmement élégante
l’une contre l’autre par évents et désastre
soufflant
Espace à ton plafond trop bas
du fond du temps une insulte mémorable
Maison
Mousson
onduleuse nageuse aux yeux anciens d’abîmes comblés
marabout et serpent noués
cicatrice d’horizons joués
selon la force de la fausse nuit où nous montons
en serpents d’eau de climats sibyllins
qui de leurs têtes désarmées
par la solennelle touffeur de continents nés
splendide nous font un toit
et le matin de musc tiédissait dans la mangle une main de
soleil
et midi juchait haut un aigle insoutenable
la nuit tombait à pic
mais maintenait quand même entre deux eaux
un trouble de terre plein de musiques encore d’insectes
irréductibles
et de nouveau le jour incendiant vert-bleu au profond
veiné des corolles
une ivresse d’oiseau-gemme dans un saccage de sang
et les soirs revenaient brochant de chimériques
tulles et les saisons passaient sur les ocres et les bruns
penchés des madras des grand-mères songeuses
à la pluie
quand les carêmes pourchassaient par les mornes
l’étrange troupeau des rousseurs splendides