Poème pour l’aube
les fougues de chair vive
aux étés éployés de l’écorce cérébrale
ont flagellé les contours de la terre
les ramphorinques dans le sarcasme de leur queue
prennent le vent
le vent qui n’a plus d’épée
le vent qui n’est plus qu’une gaule à cueillir les fruits de toutes les saisons du ciel
mains ouvertes
mains vertes
pour les fêtes belles des fonctions anhydrides
il neigera d’adorables crépuscules sur les mains coupées des mémoires respirantes
et voici
sur les rhagades de nos lèvres d’Orénoque désespéré
l’heureuse tendresse des îles bercées par la poitrine adolescente des sources de la mer
et dans l’air et le pain toujours renaissant des efforts musculaires
l’aube irrésistible ouverte sous la feuille
telle clarteux l’élan épineux des belladones