Rumination de caldeiras
de l’être et de la soif arroi
au demeurant délabré
alphabet en aboi
à l’heure où dans le vent
il y a squales de l’orage
fulgurant le temps d’un bond
l’argent de leur gorge
les incroyables renversements des cécropies
à l’heure où dans le vent et parmi les feuillages
il y a de grands tournoiements de chamans et de hoquets
à l’heure où dans le vent
il y a toujours rattrapant de justesse
la colline qui s’éboule
à bras le corps
à bras de racines
le grand conjurateur
le plus puissant des ceibas
l’athlète-fétiche d’une ville à détruire
à l’heure où dans le vent
il y a des frissonnements
mais aussi l’impassible angoisse nattée rouge
au cœur des balisiers
il n’est quand même pas trop tard
pour remonter le haut roulis des défis et des colères
le temps de relayer la patience des couleurs
dans la reptation des lianes
et l’humeur toujours hilare
des genèses sous-marines.