Samba
Tout ce qui d’anse s’est agglutiné pour former tes seins toutes les cloches d’hibiscus toutes les huîtres perlières toutes les pistes brouillées qui forment une mangrove tout ce qu’il y a de soleil en réserve dans les lézards de la sierra tout ce qu’il faut d’iode pour faire un jour marin tout ce qu’il faut de nacre pour dessiner un bruit de conque sous-marine
Si tu voulais
les tétrodons à la dérive iraient se donnant la main
Si tu voulais
tout le long du jour les péronias de leurs queues feraient des routes et les évêques seraient si rares qu’on ne serait pas surpris d’apprendre qu’ils ont été avalés par les crosses des trichomans
Si tu voulais
la force psychique
assurerait toute seule la nuit d’un balisage d’araras
Si tu voulais
dans les faubourgs qui furent pauvres les norias remonteraient avec dans les godets le parfum des bruits les plus neufs dont se grise la terre dans ses plis infernaux
Si tu voulais
les fauves boiraient aux fontaines
et dans nos têtes
les patries de terre violente
tendraient comme un doigt aux oiseaux l’allure sans
secousse des hauts mélèzes