Tournure des choses
De vrai l’agiot des oiseaux du paradis ne fane plus la rose
des vents et quand j’ouvre la cage de mes paupières
quand je dégante mes éperviers nichés et que je les lance
dans une détente de prunelles là où le pollen de la faim
accomplit sans bruit le haut miracle de la fécondation de
la fleur stérile du désespoir
(écume de la parole jetée à l’étourdi parmi la flamme
d’un silence
concrétion juste aperçue de mon sein gauche trop vivace
excroissance de la plus sauvage pratique de mes orteils
à ma volonté traînant les bribes du monde
à ma volonté ensablant des halètements de plus en plus
faibles que je dispose très bien en mondes sagement
défunts)
justice au paysage ! c’est lui le crieur encore lui
le chemin se sourit aux couchants
les pierres apprivoisent la mer démontée
les crabes qui sont les soleils des égouts révoltés contre
l’ordre des voiries sont suspendus au haut des palais anciens
mes mains se passent recroquevillées la cognée des présages
La ville ?
Néant de ville.
La ville ?
Néant d’yeux néant de
cauchemars néant de souvenir néant d’indifférence