Va-t en chien des nuits
la mer s’est retirée intacte du sang des grands poulpes échoués aux sables
dans le paysage qui se défait toujours à reprendre je cherche un souvenir de marée une fleur d’eau une rumeur de fureur mais trop de pistes brouillent leurs caravanes trop de mauvais soleils empalent aux arbres leur rancœur trop de menteurs portulans s’enlisent aux lignes de faîte toujours divergentes des hautes fourmis polisseuses de squelettes
de ce fougueux silence de la bouche de ce sable surgira-t-il rien sinon les pointes cariées de la futaie séchée
rage d’un insolite solstice allumé fauve à la limite barbare si défaillante de la mer va-t’en chien des nuits va-t’en inattendu et majeur à mes tempes
tu tiens entre tes crocs saignante
une chair qu’il m’est par trop facile de reconnaître