Antipathique
Je me préfère antipathique,
prêt à vous agresser.
Le grincement est ma musique.
Je me suis surpassé
dans le mépris et dans la hargne que j’ai de vous, menteurs
pareils à moi !
Car je n’épargne ni l’esprit ni le cœur :
l’un se croit tout permis, silence !
et l’autre est un métal.
Je suis, en pleine indépendance,
le plancton, le cheval,
le sapin, le caillou, l’écume.
Semblables, vous tremblez, cervelle plate, instinct posthume ;
dépourvus d’une clé,
vous ne comprenez rien : j’existe mais c’est à vos dépens.
Je suis votre sangsue, le kyste, le cancer galopant.
Je suis ce qui en vous récuse vos moindres dignités,
la peur, la révolte et la ruse.
M’avez-vous mérité
comme la tourbe son platane et la mer ses poissons ?
Quand je vous gifle, je ricane, moi, votre seul frisson.