Beau néant
pour
Robert
F.
Roeming
Je trouve le néant très confortable :
j’éprouve le bien-être
entre ses murs qui vagabondent,
ses toits qui s’ouvrent
pour inviter l’étoile à me rendre visite,
et ses fontaines
sans eau et sans musique.
Je suis heureux de n’avoir plus
le souci du bonheur.
Un chêne vient à ma rencontre :
«
Vous serez moi, je serai vous. »
Une cigogne ajoute :
«
Vous me feriez plaisir en volant à ma place. »
Exister ne m’est pas nécessaire.
Je n’ai ni forme ni prénom.
Je suis pierre le soir et plante le matin.
Ce qui subsiste
de ma raison ne peut plus s’insurger :
je ne suis pas définissable.
Le néant est si riche :