Besoins
J’ai survécu à mon besoin de vivre :
tout le reste est sursis.
Couché, debout, assis, mourant : demandez à mes livres
quels sont mes droits car mon verbe m’opprime
et je n’ai plus d’arpent.
Je renais ou me pends selon le vœu de quelque rime.
Comprenez-vous cette philosophie ?
Quand il se fait trop tard,
on s’abandonne à l’art le plus gratuit.
On se méfie
de la raison et de la certitude.
La seule vérité,
est-ce d’avoir été contre son corps une âme prude ?
J’ai survécu au besoin de connaître.
J’écris, je fais appel
aux lois de l’irréel : je ne suis plus jamais mon maître.