Chirurgies
Voici venu le temps des chirurgies.
Entre ma vésicule et mes poumons,
on a trouvé une excroissance :
après un long sommeil,
c’est mon âme, je sais, qui s’est mise à grandir.
Je vous serais reconnaissant
de ne pas l’amputer.
Vous me dites aussi : «
Votre cœur est trop gros ;
il risque à tout moment de voler en éclats.
Nous allons en réduire le volume. »
Bien que je sois profane,
j’ai mon avis :
c’est mon meilleur poème qui le gonfle,
hésitant, souffreteux, cruel.
Soyez gentils, n’y touchez pas.
Voici venu le temps des autopsies.