De chemise en chemise
J’ai couru les putains, les bouges, les comètes, les marquises bon teint et les lunes replètes qui par douze et par cent sur le trottoir du crime insultent les passants.
J’ai bourlingué, sublime et nu, de port en port, de chemise en chemise : les parfums étaient forts et les âmes soumises.
On me glissait un sein comme on donne un pourboire au jeune homme assassin, sans lui chercher d’histoires.
Restent mon équateur que j’ai mis dans ma poche et mon poème en pleurs : c’est à lui que j’accroche mes jours qui sont trop longs, mes amours qui sont brèves.
Vieillard dans un salon, je m’oublie sous mon rêve.