Dernières offrandes
Je puis encore vous donner
— pendant combien de jours, combien de mois ? la suave douceur des choses disparues.
Je puis encore vous traduire
— jusqu’à ce soir, jusqu’à jeudi prochain ? — les quelques mots qui mènent à l’extase.
Je puis encore vous prêter
— c’est la dernière fois, me semble-t-il — une délicatesse,
une tiédeur pareille à quelque soie.
Je puis encore vous séduire
— ce n’est plus moi : c’est quelqu’un d’autre — par le fruit délicieux du mépris
et le profil ébréché du néant.
Je puis encore vous terroriser.