ébauche
Je ne suis qu’une ébauche :
le nez fendu,
la dent de gauche.
Complétez-vous l’individu ?
Je ne suis qu’une idée ;
l’ordinateur,
qui l’a codée, y mettra-t-il quelque douceur?
Je ne suis que cette ombre
manquant de chair ;
on y dénombre le menton mou, l’œil de travers.
Je ne suis qu’une page
écrite en blanc ;
le personnage, sans respirer, fera semblant.
Je ne suis qu’un profil :
un bout de hêtre,
un pauvre cil car le non-être a peur de l’être.
Si je suis un débris, je voudrais croire que j’ai appris
l’amour de l’état provisoire.