Homme sous forme de livre
Il faudrait feuilleter un être humain
comme un vieux livre.
On tomberait sur une phrase
pleine d’ambiguïté :
quelque poumon, quelque genou.
On ne comprendrait pas un bref chapitre :
le front ou le regard perçant.
On sourirait devant un passage audacieux :
aisselle humide ou taille qui sursaute.
On s’interrogerait
sur une brusquerie du style :
façon de se lever, râle d’amour.
Puis on refermerait
l’être aussi bien que le volume :
destin, délicatesse ou lâcheté.