La douleur d’être
Le peuplier s’agite
sous la tempête : va-t-il s’envoler ?
Le mur ne veut pas être mur,
c’est pourquoi il s’effondre
au bord du fleuve.
Parfois le crépuscule a des remords :
le jour mérite-t-il une autre chance,
un autre privilège ?
Dans sa gouttière un chat très gris
s’efforce de penser :
en sa seconde vie
il serait un chien rose,
parmi l’onyx et le velours.
Seul le brouillard approuve son destin,
quand il efface l’arbre,
l’azur et l’horizon.
Je prête au paysage
ma douleur d’être.