L’abandon
Je quitte ma maison,
qui séquestrait l’azur.
Je quitte mon épouse :
elle mérite un compagnon moins torturé.
J’abandonne mes livres :
lisez des fables moins moqueuses.
Sur le gazon je laisse
ma jambe droite,
ma jambe gauche :
qui voudra s’en servir ?
J’offre au ruisseau mon crâne :
il n’a aucun emploi pour lui.
Je ne suis plus personne.
Il reste ma mémoire,
qui grince
comme une porte mal fermée.