L’avidité du poète
Le catalpa n’a pas connu le sort
qu’il espérait.
Je ne peux rien pour lui.
Le marbre blanc comme colombe
n’est jamais parvenu
jusqu’au palais de l’empereur.
Je ne vais pas le consoler.
La fourmi veut, par son travail,
me donner des leçons de bonheur.
Je n’en suis pas complice.
L’azur lance un appel
pour qu’on le peigne en vert, en jaune, en rouge.
Il ne doit pas compter sur moi.
Le fleuve revendique
le droit de se jeter dans un autre océan.
Ce n’est pas ma querelle,
et je refuse d’être généreux :
je prends l’arbre, la pierre,
l’animal, la nature,
et les métamorphose,
pour mon plaisir, pour mon avidité.