Le choix des éditeurs
Bientôt je serai mort.
Il restera peut-être dix poèmes
où les enfants débiles
trouveront l’okapi, le tamanoir,
Napoléon,
Savanarole,
le
Kamtchatka, les îles de la
Sonde.
Leurs professeurs, dégénérés comme eux,
en tireront, à peu de frais,
quelques leçons d’histoire et de géographie.
Plus tard, devenus des adultes,
ils sombreront à leur tour dans la prose.
Pourtant, un philosophe de province
écrira sur mon œuvre une thèse touffue,
indigeste et très sotte.
Les éditeurs refuseront de l’imprimer,
et, en toute logique, mes poèmes
aussitôt en mourront.