Le mois de mai
Le printemps est joli, je vous assure :
on dirait un baiser.
Le renouveau de la nature,
puis-je le mépriser
quand l’hirondelle étroite me demande
s’il faut percer l’azur et, volant par-dessus la lande,
atterrir sur mon mur ?
Le cœur est jeune aussi, je vous parie,
sans en être certain ; même les pierres se marient
dans le petit matin.
À mon réveil, je découvre un poème
qui semble réussi : d’emblée je l’adopte et je l’aime,
au prix de quels soucis ?
Je voudrais tant oublier la souffrance
et me dire conquis par l’univers, que je dispense
de me démontrer qui
pourrait le déranger.
La joie soulève
l’océan agité ; le mois de mai n’est pas un rêve,
et je dois le chanter.