Les cinq vautours
J’ai convoqué mes favoris, les cinq vautours :
quatre sont noirs comme le deuil,
et le dernier tout blanc avec des yeux de biche.
Je leur ai dit : «
Ma vie s’achève,
que ferez-vous ? »
Les vautours noirs m’ont répondu :
«
Le travail nous attend :
peuple à terroriser,
enfants à réduire en bouillie,
ciel à débarrasser de ses étoiles. »
Le vautour blanc s’est montré plus affable :
«
J’irai chez un autre poète,
pour qu’il me rebaptise ;
j’ai le droit, j’en suis sûr, de m’appeler colombe. »