Les journaux
A l’origine était mon édition spéciale.
Je me suis imprimé pour que les univers
Ne craignent plus de naître.
Aube dictatoriale,
Azur saisi par la débauche : fait divers.
Je m’apprenais par cœur.
J’insérais cette annonce : «
A chaque enfant sa bombe; un royaume rasé… »
Les îles d’amadou — vitrines qu’on défonce —
Et les montagnes préféraient les mots croisés.
Le temps n’existait pas.
J’écrivais des chroniques
Pour déranger le sable et diriger le vent : «
Loterie ! ce milliard pour celui qui m’explique
Mon propre verbe, trop cruel et trop vivant ! »
Dépêches sans lecteurs…
Je n’ai plus de nouvelles.
Demain, je cours à la faillite, me dit-on.
J’ai besoin de cinq doigts, d’un regard qui m’appelle,
D’un personnage pour ma chair : mon feuilleton.