Portrait de l’auteur en okapi
Supposez qu’on m’accorde une seconde vie,
en me laissant le choix.
Je pourrais devenir, sans déranger personne,
un okapi, cet animal très doux
qui tient de la girafe et du zèbre, à peu près.
Je brouterais des feuilles
sous un arbre, en
Afrique,
et j’aurais peur des libellules.
J’irais jusqu’à l’étang
aux heures chaudes.
Je dormirais, je serais très heureux,
sans le devoir
de me pencher sur le sens du bonheur.
Que je vous dise :
je ne serais ni l’ennemi de l’homme
ni vraiment son ami.
Cette seconde vie n’aurait pas le défaut
de la raison, de la conscience.
Il suffirait de plaire aux autres okapis.