Quatre moments
«
Il y a trois moments dans l’existence : hésiter, hésiter, puis à la fin mourir », disait un romancier uruguayen, je pense.
Moi, je me mets à réfléchir;
j’en verrais plutôt quatre : agoniser, agoniser, mourir et puis refuser d’être.
Ce principe fatal, paraît-il trop rusé ?
Le paradoxe est de connaître
la certitude et les incertitudes entremêlées.
Une agonie, je le prétends, est la rançon de la conscience et ne s’élude ni dans l’esprit ni dans le temps.
La seconde agonie est vérité : limon pesant, silice, albâtre et bout d’étoile qui survivent à l’homme; il ne peut hériter que du néant, néant sans voile
lui-même, épouvantail et pourriture.
Mourir devient alors comme un baiser d’amant sur un front qui se calme, une lèvre très pure.
De ce passage est-ce en dormant
qu’on ressuscite ?
Un devoir d’absolu dans le corps et dans l’âme avec lenteur s’impose
Ce péché : la naissance, on ne l’accepte plus, au nom de la métamorphose.