Séparation
Après un demi-siècle de soupçons,
je me sépare
à la fois de mon corps
et de mon âme persifleuse.
Je voudrais leur offrir quelque cadeau,
pour marquer la rupture.
Je ne trouve rien d’autre qu’un poème :
ils le connaissent,
ils le récitent quelquefois,
mais ils ne l’ont jamais compris.
Un poème est toujours le berceau
de qui le rêve,
de qui l’écrit,
de qui l’apprend par cœur.
Comment pourrais-je divorcer
de mon corps trop verbal
ou de mon âme
simplement manuscrite ?