Sous scellés
Serais-je une âme sous séquestre, un corps qui n’admet pas de corps ?
Je défenestre l’être en moi qui survit à mon remords.
Aucun de mes cœurs ne s’apaise ; il en est un que j’ai plombé : si je le pèse, je n’aurai plus de sang pour exhiber
ni mon orgueil ni ma bassesse.
Je suis, de craindre que je suis, et je me blesse à me saisir dans l’horreur de ma nuit.
En moi l’esprit est interlope, qui prive la chair de ses droits.
Je développe contre moi-même un système de lois :
pas de pitié, pas d’innocence !
Je suis coupable, et c’est sacré : une démence où mon instinct pourtant n’a pas sombré.