Les bois
Vous souvientil qu’un jour auprès des flots tranquilles,
Sous le dais de ces bois moussus et parfumés,
Ainsi que les pastours des anciennes idylles,
Nous nous sommes aimés ?
Vous souvientil encor des bois où nous allâmes,
Alors qu’aux vents de mai neigeaient les églantiers,
Alors que sans retour s’allumait en nos âmes
L’amour que vous chantiez ?
Le divin souvenir de ces heures lointaines,
Doux, triste, vous faitil quelquefois regretter
De n’avoir plus au cœur les espérances vaines
Qui vous faisaient chanter ?
Hélas ! nos corps ainsi que ces bois séculaires
Par les soleils d’avril ne sont plus rajeunis,
Car, ô femme, à jamais sont mortes nos chimères
Et nos fronts sont ternis !
Femmes rêvées