A la rame
Les cieux ont la clarté solide du cristal.
Pas d’air. Sous les rocs nus dont la côte est bardée
La mer dort aujourd’hui, brûlante et débordée
Ainsi qu’une coulée épaisse de métal.
On n’entend que le son triste et comme fatal
Du bois rude qui bat l’onde à la peau ridée.
Par le temps et la mer la-rame corrodée
A l’uniformité du mouvement vital.
Élevant, abaissant les rames en cadence,
Les matelots muets flagellent le flot dense
Et dérangent un peu son immobilité.
Et l’inflexible bruit du frôlement rythmique
Oppresse, et fait songer l’homme mélancolique
A ta monotonie, ô lourde Eternité !