Le cloître
Ont-ils le droit, ceux-là qui s’évadent du monde
Pris de peur et front bas, comme d’un mauvais lieu,
D’éteindre leur raison comme on éteint le feu,
Et de faire la paix dans leur âme qui gronde ?
A regarder sans fin l’obscurité profonde,
Ils ont cru qu’ils verraient plus clair dans le ciel bleu.
Mais s’il fallait choisir entre la terre et Dieu,
L’homme d’abord ! La part du ciel est la seconde.
Affranchis de la vie, ils sont peut-être heureux.
Fuyant pieusement l’idée, ainsi qu’un gouffre,
Ils ne connaissent plus leurs frères douloureux.
Ils entendent de loin l’Humanité qui souffre
Et qui pousse des cris, en mal de l’avenir,
Insoucieux comment tout cela doit finir.