Le désir
La bonté du soleil n’apaise pas nos yeux.
Nous avons les prés clairs où l’eau met des buées,
Les collines aux plis charmants continuées
En des bandes couleur de perle au bord des cieux.
Nos chênes sont si hauts, si vaillants & si vieux
Qu’ils connaissent la foudre et parlent aux nuées.
Les forêts de cent ans que l’on n’a pas tuées
Sont les chœurs où l’accord des voix chante le mieux.
D’où vient qu’ayant les soirs, l’odeur des matinées,
Des peintures en leurs caprices terminées
Par ce que l’harmonie a de tons fins et doux,
Nous sentions nos désirs gonflés comme des voiles ?
Pourquoi les horizons sont-ils jaloux de nous ?
Pourquoi chercher au loin de nouvelles étoiles ?