Le pied

Albert Mérat
par Albert Mérat
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Je veux, humiliant mon front et mes genoux,
Prosterné devant toi comme on est quand on prie,
Sous le ciel de tes yeux qui font ma rêverie,
Baiser pieusement tes pieds petits et doux.

J’étancherai, gardant tout mon désir pour vous,
La grande soif d’aimer qui n’est jamais tarie,
Ô petits pieds, trésor dont la beauté marie
La rose triomphale et claire au lys jaloux.

Vous avez des frissons subtils comme les ailes ;
Non moins immaculés que les mains et plus frêles,
A peine vous posez sur notre sol impur.

Peureux, lorsque ma lèvre amoureuse vous touche,
Je crois sentir trembler, au souffle de ma bouche,
Des oiseaux retenus captifs loin de l’azur.

Albert Mérat

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