Paysage
A l’abri de l’hiver qui jetait vaguement
Sa clameur, dans la chambre étroite et bien fermée
Où mourait un bouquet fait de ta fleur aimée,
Parmi les visions de l’étourdissement ;
Pendant qu’avec la joie extrême d’un amant
Je froissais d’un cœur las et d’une main pâmée
L’étoffe frémissante et la chair embaumée,
Mon sang montait plus lourd à chaque battement.
J’avais le souvenir d’un ancien paysage :
Je revoyais, le front penché sur ton visage,
La source pure et claire au milieu des roseaux ;
Et, dans l’ombre où veillait la lampe en porcelaine,
S’ouvraient à la chaleur tiède de mon haleine
Tes froids regards pareils aux larges fleurs des eaux.