Ta bouche était la coupe ardente

Ta bouche était la coupe ardente où je buvais ;
Tes yeux étaient mon ciel, bleu comme l’autre, et vide.
Ivre, j’avais laissé l’espérance candide
Passer avec l’amour sur la route où je vais.

Étant un amoureux, est-ce que je savais
Comment vous nous creusez le front, ride par ride ?
Que te fallait-il donc, ô bien-aimée avide ?
Mon âme, ma raison, mes sens, tu les avais.

Chère âme, au plus profond de mon cœur enchâssée !
Je t’avais tout donné, tout, jusqu’à ma pensée,
Que le fatal serpent de l’amour enlaçait.

Mais toi, trouvant encore trop riche ton poète,
Tu me repris ton cœur, et détournas la tête,
Rieuse, du côté d’un autre qui passait.

Albert Mérat Apprenti Poète

Par Albert Mérat

Albert Mérat, né le 23 mars 1840 à Troyes et mort le 16 janvier 1909 en son domicile dans le 14 arrondissement de Paris, est un poète français.

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