Ilda
Pâle comme un matin de septembre en Norvège,
Elle avait la douceur magnétique du nord ;
Tout s’apaisait près d’elle en un tacite accord,
Comme le bruit des pas s’étouffe dans la neige.
Son visage, par un étrange sortilège,
Avait pris dès l’enfance et gardait sans efforts
Un peu de la beauté sublime qu’ont les morts ;
Et le rire semblait près d’elle sacrilège.
Triste avec passion, sur l’eau de ses grands yeux
Le songe errait comme un rameur silencieux.
Tout ce qui la touchait s’imprégnait d’un mystère.
Et si douce, enroulant ses boucles à ses doigts,
Avec une pudeur farouche de sa voix,
Elle vivait pour la volupté de se taire.
Le chariot d’or